2015 Scénographie théâtre Opéra.s
“La tectonique des nuages”
D’après Cloud Tectonics de José Rivéra
Mise en scène François Rancillac
Opéra Nantes Angers, Théâtre Graslin, Nantes
-
Mise en scène : François Rancillac
Direction du mouvement : Charlotte Delaporte
Scénographie : Raymond Sarti,
Costumes : Sabine Siegwalt
Lumière : Marie-Christine Soma
Vidéo : Raymonde Couvreu
Assisté de Erwan Hugon.
Construction de la scénographie : Atelier de l’Opéra de Nantes.
Avec :
David Linx (Anibal de la Luna), Laïka Fatien (Celestina del Sol),
Yann-Gaël Poncet (Nelson de la Luna, librettiste)
Composition, direction, piano Laurent Cugny ,
Trompette, bugle Arno de Casanove,
Trombone Denis Leloup, Cor Éric Karcher,
Saxophones alto, soprano & baryton Pierre-Olivier Govin,
Saxophone ténor, clarinette & clarinette basse Thomas Savy,
Accordéon Laurent Derache,
Guitares Frédéric Favarel,
Contrebasse Joachim Govin
Batterie Frédéric Chapperon -
En prologue, au son d’un chœur préenregistré, et sur écran, un lent travelling, depuis les espaces interstellaires jusqu’à Los Angeles, sous un déluge de fin du monde. Venant du côté cour, sur une plateforme lentement motorisée, une jeune femme fortement enceinte ; puis du côté jardin, tout aussi lentement, un jeune homme. Un dialogue parlé (on est dans la convention de l’opéra comique, même si l’œuvre n’a rien de tel) nous apprend qu’elle faisait de l’auto stop, sous ce déluge annonciateur du Big One, le tremblement de terre qui détruira La Mecque californienne. Elle est totalement perdue, égarée dans l’espace et le temps : il l’emmène chez lui.
L’écran s’efface, dévoilant le plateau : un appartement-ville, dont les meubles sont autant d’immeubles, à des échelles diverses, suggérant l’horizon d’une mégapole désenchantée. L’orchestre, disposé en « L », borne deux côtés de la scène, entourée de paravents translucides d’où émane finement la lumière qui cerne le décor.
Anibal de la Luna, bagagiste à l’aéroport, comprendra progressivement que sa mystérieuse invitée, Celestina del Sol, suspend l’envol du temps et perturbe les horloges. Un chassé croisé amoureux s’installe, où surgira bientôt Nelson de la Luna, frère militaire un brin caricatural.
L’aventure se poursuit au fil d’un temps fracassé qui aura le dernier mot : Celestina, dans l’apparence de sa jeunesse, au seuil de la ville reconstruite après le Big One, pousse un landau qui porte un nourrisson, fruit d’un gestation de plusieurs dizaines d’années, et rend visité à Anibal, désormais un vieillard ; il croit voir en elle la nouvelle infirmière et peine à la reconnaître. Le temps diffracté aura eu le dernier mot, laissant derrière lui rêves, souvenirs et fantasmes confondus.
La musique est de jazz, assurément, dans toutes les variantes et nuances de l’idiome. L’orchestre est parfait, lisible et expressif, et les solistes peuvent improviser furtivement en contrechant des vocalistes.
Les voix sont prenantes, jouant à l’infini des couleurs de l’expression, mais sont parfois desservies par l’amplification qui altère les dynamiques (fragilité des seuils de déclenchement des compresseurs-limiteurs?).
Qu’importe, l’émotion est là, durable, parcourant le territoire sensible qui va de la scène à la salle.
David Linx et Laïka Fatien sont au delà de tout éloge, et Yann-Gaël Poncet (également librettiste inspiré) est à son mieux, plus convaincant que lors des versions de concert de 2006 et 2007, et même que sur l’enregistrement réalisé deux ans plus tard(Signature – Radio France/Harmonia Mundi, Grand prix de l’Académie du jazz 2010). Laurent Cugny a conçu un certain nombre de thèmes, récurrents et constamment métamorphosés par l’orchestration et les rythmes. On n’est pas ici dans l’univers du leitmotiv wagnérien, attaché à tel personnage ou telle action. Le déroulement est fluide, et pourtant l’intensité dramatique est au rendez-vous, magnifiquement étayée par les attributs opératiques (mise en scène, décor, vidéo, lumière….), jamais redondants, toujours pertinents, ouvrant fort les vannes de l’émoi et de l’intellection.
Bref c’est l’avènement, dans sa version opératique, d’une œuvre (librement adaptée d’une pièce de José Rivera) qui fait honneur à l’ambition du genre : un spectacle total, offert à tous les sens, sensation et signification confondues.
On attend que les grands scènes culturelles, et les maison d’opéra, accueillent ce beau projet abouti, comme vient de le faire Angers Nantes Opéra. Il y fallut le concours, et l’obstination, depuis l’origine du projet à l’orée des années 2000, d’une foule d’acteurs : le festival « Jazz à Vienne », la Comédie de Saint-Etienne, la Fondation BNP Paribas…. et de beaucoup d’autres ! Reste à conquérir l’Opéra Comique (car l’œuvre souscrit aux canons de son répertoire), et pourquoi pas, le Palais Garnier : on peut rêver ; d’ailleurs rêver est indispensable en ces temps de disette budgétaire pour prendre d’assaut la Bastille, à défaut d’opéra du même nom…. -
(…) Un espace clos qui s’ouvre peu à peu sur le cosmos/ l’orchestre inclus dans l’espace de jeu/ au sol, une tectonique, un ballet de formes rappelant les immeubles/ une métaphore du monde technologique, contemporain/ du noir et du blanc dans leur infinie variété/ la présence de la vidéo dans sa forme cinématographique changeant de format au cours de l’opéra (…).
(…) Pas moins de 6 projets pour arriver à cette forme, tant la question mystique/ métaphorique n’était pas évidente à saisir dans cette curieuse histoire au réalisme poétique…(…).
© Crédits photographique en cours…
Dossier projet
2015 Scénographie
théâtre Opéra.s
“La tectonique des nuages”
D’après Cloud Tectonics de José Rivéra
Mise en scène François Rancillac
Opéra Nantes Angers, Théâtre Graslin, Nantes
-
Mise en scène : François Rancillac
Direction du mouvement : Charlotte Delaporte
Scénographie : Raymond Sarti,
Costumes : Sabine Siegwalt
Lumière : Marie-Christine Soma
Vidéo : Raymonde Couvreu
Assisté de Erwan Hugon.
Construction de la scénographie : Atelier de l’Opéra de Nantes.
Avec :
David Linx (Anibal de la Luna), Laïka Fatien (Celestina del Sol),
Yann-Gaël Poncet (Nelson de la Luna, librettiste)
Composition, direction, piano Laurent Cugny ,
Trompette, bugle Arno de Casanove,
Trombone Denis Leloup, Cor Éric Karcher,
Saxophones alto, soprano & baryton Pierre-Olivier Govin,
Saxophone ténor, clarinette & clarinette basse Thomas Savy,
Accordéon Laurent Derache,
Guitares Frédéric Favarel,
Contrebasse Joachim Govin
Batterie Frédéric Chapperon -
En prologue, au son d’un chœur préenregistré, et sur écran, un lent travelling, depuis les espaces interstellaires jusqu’à Los Angeles, sous un déluge de fin du monde. Venant du côté cour, sur une plateforme lentement motorisée, une jeune femme fortement enceinte ; puis du côté jardin, tout aussi lentement, un jeune homme. Un dialogue parlé (on est dans la convention de l’opéra comique, même si l’œuvre n’a rien de tel) nous apprend qu’elle faisait de l’auto stop, sous ce déluge annonciateur du Big One, le tremblement de terre qui détruira La Mecque californienne. Elle est totalement perdue, égarée dans l’espace et le temps : il l’emmène chez lui.
L’écran s’efface, dévoilant le plateau : un appartement-ville, dont les meubles sont autant d’immeubles, à des échelles diverses, suggérant l’horizon d’une mégapole désenchantée. L’orchestre, disposé en « L », borne deux côtés de la scène, entourée de paravents translucides d’où émane finement la lumière qui cerne le décor.
Anibal de la Luna, bagagiste à l’aéroport, comprendra progressivement que sa mystérieuse invitée, Celestina del Sol, suspend l’envol du temps et perturbe les horloges. Un chassé croisé amoureux s’installe, où surgira bientôt Nelson de la Luna, frère militaire un brin caricatural.
L’aventure se poursuit au fil d’un temps fracassé qui aura le dernier mot : Celestina, dans l’apparence de sa jeunesse, au seuil de la ville reconstruite après le Big One, pousse un landau qui porte un nourrisson, fruit d’un gestation de plusieurs dizaines d’années, et rend visité à Anibal, désormais un vieillard ; il croit voir en elle la nouvelle infirmière et peine à la reconnaître. Le temps diffracté aura eu le dernier mot, laissant derrière lui rêves, souvenirs et fantasmes confondus.
La musique est de jazz, assurément, dans toutes les variantes et nuances de l’idiome. L’orchestre est parfait, lisible et expressif, et les solistes peuvent improviser furtivement en contrechant des vocalistes.
Les voix sont prenantes, jouant à l’infini des couleurs de l’expression, mais sont parfois desservies par l’amplification qui altère les dynamiques (fragilité des seuils de déclenchement des compresseurs-limiteurs?).
Qu’importe, l’émotion est là, durable, parcourant le territoire sensible qui va de la scène à la salle.
David Linx et Laïka Fatien sont au delà de tout éloge, et Yann-Gaël Poncet (également librettiste inspiré) est à son mieux, plus convaincant que lors des versions de concert de 2006 et 2007, et même que sur l’enregistrement réalisé deux ans plus tard(Signature – Radio France/Harmonia Mundi, Grand prix de l’Académie du jazz 2010). Laurent Cugny a conçu un certain nombre de thèmes, récurrents et constamment métamorphosés par l’orchestration et les rythmes. On n’est pas ici dans l’univers du leitmotiv wagnérien, attaché à tel personnage ou telle action. Le déroulement est fluide, et pourtant l’intensité dramatique est au rendez-vous, magnifiquement étayée par les attributs opératiques (mise en scène, décor, vidéo, lumière….), jamais redondants, toujours pertinents, ouvrant fort les vannes de l’émoi et de l’intellection.
Bref c’est l’avènement, dans sa version opératique, d’une œuvre (librement adaptée d’une pièce de José Rivera) qui fait honneur à l’ambition du genre : un spectacle total, offert à tous les sens, sensation et signification confondues.
On attend que les grands scènes culturelles, et les maison d’opéra, accueillent ce beau projet abouti, comme vient de le faire Angers Nantes Opéra. Il y fallut le concours, et l’obstination, depuis l’origine du projet à l’orée des années 2000, d’une foule d’acteurs : le festival « Jazz à Vienne », la Comédie de Saint-Etienne, la Fondation BNP Paribas…. et de beaucoup d’autres ! Reste à conquérir l’Opéra Comique (car l’œuvre souscrit aux canons de son répertoire), et pourquoi pas, le Palais Garnier : on peut rêver ; d’ailleurs rêver est indispensable en ces temps de disette budgétaire pour prendre d’assaut la Bastille, à défaut d’opéra du même nom…. -
(…) Un espace clos qui s’ouvre peu à peu sur le cosmos/ l’orchestre inclus dans l’espace de jeu/ au sol, une tectonique, un ballet de formes rappelant les immeubles/ une métaphore du monde technologique, contemporain/du noir et du blanc dans leur infinie variété/ la présence de la vidéo dans sa forme cinématographique changeant de format au cours de l’opéra (…).
(…) Pas moins de 6 projets pour arriver à cette forme, tant la question mystique/ métaphorique n’était pas évidente à saisir dans cette curieuse histoire au réalisme poétique…(…).
© Crédits photographique en cours…
Dossier projet
2015 Scénographie théâtre Opéra.s
“La tectonique des nuages”
D’après Cloud Tectonics de José Rivéra
Mise en scène François Rancillac
Opéra Nantes Angers, Théâtre Graslin, Nantes
-
Mise en scène : François Rancillac
Direction du mouvement : Charlotte Delaporte
Scénographie : Raymond Sarti,
Costumes : Sabine Siegwalt
Lumière : Marie-Christine Soma
Vidéo : Raymonde Couvreu
Assisté de Erwan Hugon.
Construction de la scénographie : Atelier de l’Opéra de Nantes.
Avec :
David Linx (Anibal de la Luna), Laïka Fatien (Celestina del Sol),
Yann-Gaël Poncet (Nelson de la Luna, librettiste)
Composition, direction, piano Laurent Cugny ,
Trompette, bugle Arno de Casanove,
Trombone Denis Leloup, Cor Éric Karcher,
Saxophones alto, soprano & baryton Pierre-Olivier Govin,
Saxophone ténor, clarinette & clarinette basse Thomas Savy,
Accordéon Laurent Derache,
Guitares Frédéric Favarel,
Contrebasse Joachim Govin
Batterie Frédéric Chapperon -
En prologue, au son d’un chœur préenregistré, et sur écran, un lent travelling, depuis les espaces interstellaires jusqu’à Los Angeles, sous un déluge de fin du monde. Venant du côté cour, sur une plateforme lentement motorisée, une jeune femme fortement enceinte ; puis du côté jardin, tout aussi lentement, un jeune homme. Un dialogue parlé (on est dans la convention de l’opéra comique, même si l’œuvre n’a rien de tel) nous apprend qu’elle faisait de l’auto stop, sous ce déluge annonciateur du Big One, le tremblement de terre qui détruira La Mecque californienne. Elle est totalement perdue, égarée dans l’espace et le temps : il l’emmène chez lui.
L’écran s’efface, dévoilant le plateau : un appartement-ville, dont les meubles sont autant d’immeubles, à des échelles diverses, suggérant l’horizon d’une mégapole désenchantée. L’orchestre, disposé en « L », borne deux côtés de la scène, entourée de paravents translucides d’où émane finement la lumière qui cerne le décor.
Anibal de la Luna, bagagiste à l’aéroport, comprendra progressivement que sa mystérieuse invitée, Celestina del Sol, suspend l’envol du temps et perturbe les horloges. Un chassé croisé amoureux s’installe, où surgira bientôt Nelson de la Luna, frère militaire un brin caricatural.
L’aventure se poursuit au fil d’un temps fracassé qui aura le dernier mot : Celestina, dans l’apparence de sa jeunesse, au seuil de la ville reconstruite après le Big One, pousse un landau qui porte un nourrisson, fruit d’un gestation de plusieurs dizaines d’années, et rend visité à Anibal, désormais un vieillard ; il croit voir en elle la nouvelle infirmière et peine à la reconnaître. Le temps diffracté aura eu le dernier mot, laissant derrière lui rêves, souvenirs et fantasmes confondus.
La musique est de jazz, assurément, dans toutes les variantes et nuances de l’idiome. L’orchestre est parfait, lisible et expressif, et les solistes peuvent improviser furtivement en contrechant des vocalistes.
Les voix sont prenantes, jouant à l’infini des couleurs de l’expression, mais sont parfois desservies par l’amplification qui altère les dynamiques (fragilité des seuils de déclenchement des compresseurs-limiteurs?).
Qu’importe, l’émotion est là, durable, parcourant le territoire sensible qui va de la scène à la salle.
David Linx et Laïka Fatien sont au delà de tout éloge, et Yann-Gaël Poncet (également librettiste inspiré) est à son mieux, plus convaincant que lors des versions de concert de 2006 et 2007, et même que sur l’enregistrement réalisé deux ans plus tard(Signature – Radio France/Harmonia Mundi, Grand prix de l’Académie du jazz 2010). Laurent Cugny a conçu un certain nombre de thèmes, récurrents et constamment métamorphosés par l’orchestration et les rythmes. On n’est pas ici dans l’univers du leitmotiv wagnérien, attaché à tel personnage ou telle action. Le déroulement est fluide, et pourtant l’intensité dramatique est au rendez-vous, magnifiquement étayée par les attributs opératiques (mise en scène, décor, vidéo, lumière….), jamais redondants, toujours pertinents, ouvrant fort les vannes de l’émoi et de l’intellection.
Bref c’est l’avènement, dans sa version opératique, d’une œuvre (librement adaptée d’une pièce de José Rivera) qui fait honneur à l’ambition du genre : un spectacle total, offert à tous les sens, sensation et signification confondues.
On attend que les grands scènes culturelles, et les maison d’opéra, accueillent ce beau projet abouti, comme vient de le faire Angers Nantes Opéra. Il y fallut le concours, et l’obstination, depuis l’origine du projet à l’orée des années 2000, d’une foule d’acteurs : le festival « Jazz à Vienne », la Comédie de Saint-Etienne, la Fondation BNP Paribas…. et de beaucoup d’autres ! Reste à conquérir l’Opéra Comique (car l’œuvre souscrit aux canons de son répertoire), et pourquoi pas, le Palais Garnier : on peut rêver ; d’ailleurs rêver est indispensable en ces temps de disette budgétaire pour prendre d’assaut la Bastille, à défaut d’opéra du même nom…. -
(…) Un espace clos qui s’ouvre peu à peu sur le cosmos/ l’orchestre inclus dans l’espace de jeu/ au sol, une tectonique, un ballet de formes rappelant les immeubles/ une métaphore du monde technologique, contemporain/du noir et du blanc dans leur infinie variété/ la présence de la vidéo dans sa forme cinématographique changeant de format au cours de l’opéra (…).
(…) Pas moins de 6 projets pour arriver à cette forme, tant la question mystique/ métaphorique n’était pas évidente à saisir dans cette curieuse histoire au réalisme poétique…(…).
Dossier projet jklmljmjPresse.s
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