2012 Scénographie théâtre.s
“Maître Puntila et son valet Matti”
de Bertolt Brecht
Mise en scène Guy Pierre Couleau
Comédie de l’Est, Centre Dramatique National de Colmar
-
Texte : Bertolt Brecht
Traduction : Michel Cadot
Mise en scène : Guy Pierre Couleau
Assistante à la mise en scène : Carolina Pecheny
Scénographie : Raymond Sarti
Lumières : Laurent Schneegans
Costumes : Sabine Siegwalt assistée d’Annamaria Rizza
Musique : Paul Dessau et Philippe Miller
Maquillage : Kuno Sclegelmilch
Direction de production : Nadja Leriche
Avec :
Pierre Alain Chapuis, Puntila
Luc Antoine Diquero, Matti
Sébastien Desjours, L’attaché, Le malingre
François Kergourlay, L’avocat, Un gros homme
Nolwenn Korbell, Emma la contrebandière
Pauline Ribat, La téléphoniste, Fina la femme de chambre
Rainer Sievert, Le maître d’hôtel, Le vétérinaire, Le Pasteur,
Surkkala, le rouge
Fanny Sintès, La pharmacienne, Laïna la cuisinière
Serge Tranvouez, Le juge
Jessica Vedel, L’ouvrier, La femme du pasteur
Clémentine Verdier, Eva Puntila
Production :
Comédie De L’Est – Centre dramatique national d’Alsace
Coproduction :
Théâtre Firmin Gémier / La Piscine – scènes Vosges / Epinal,
La Coupole à Saint-Louis, le Théâtre des Quartiers d’Ivry.
Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National. -
(…) A la lecture de Maître Puntila et son valet Matti, la première chose qui me parle est la question de la domination d’un homme par un autre homme. Puntila domine son valet Matti ainsi que toutes sortes de personnes qu’il va croiser et rencontrer au cours de son trajet à travers les villages finlandais.
A chaque occasion qui lui sera donnée, Puntila se comportera en maître, c’est-à-dire plus exactement en dominateur sur l’autre, face à lui. Non seulement il imposera une loi, un lien de domination vers son semblable, mais plus encore il cherchera sans vergogne à en tirer profit.
Puntila asservit à sa puissance quiconque se met en travers de son chemin, et ceci par tous les moyens : séduction, intimidation, violence ou apitoiement. Puntila est un despote peu éclairé et même assombri par les vapeurs de l’alcool.Cet homme-là “ne trouve rien ni de trop chaud ni de trop froid pour lui“, ainsi qu’aurait pu le dire Sganarelle en son temps vis-à-vis de Dom Juan.
Il y a en effet une figure inversée du couple Dom Juan-Sganarelle dans ce tandem Puntila-Matti et ce n’est certes pas le hasard qui fera écrire à Brecht une version de la pièce de Molière en 1953 : ce thème du maître et de son valet souffre-douleur, en référence à Diderot et son Jacques le fataliste, aura inspiré Brecht tout au long de sa vie. Cette attitude, ce comportement devenu une seconde nature ne s’invente pas seul : le contact de l’argent et d’une certaine forme de pouvoir matériel, fait de l’individu Puntila un être profondément dévoyé et qui dévoiera tous les rapports autour de lui. Rien de simple ne peut exister entre Puntila et les autres, rien de sain ne doit régir les rapports qu’il entretient ou qu’il crée avec ceux qui l’entourent, rien de clair non plus dans les intentions qui le conduiront à choisir de privilégier l’un ou de disgracier l‘autre. Puntila est complexe, mais il est sans doute la figure métaphorique d’une certaine face du monde selon Brecht.
Et cette métaphore nous dit bien à quel point il est impossible de nous cacher à nous-mêmes ce que nous sommes, dans nos volontés de puissance comme dans nos efforts de raison. Puntila et son valet Matti, autre face de lui-même, sont bien en effet les deux visages d’un même être intemporel et universel : l’homme dans sa duplicité, alternativement porté vers la douceur du partage généreux et altruiste ou bien aliéné d’un égoïsme profond, qui le rend dépendant de sa propre méchanceté. Puntila asservissant Matti à sa sombre volonté de puissance ne réussit en rien à régner sur un autre. Bien au contraire, il s’aliène à sa propre cruauté et ne se rend que dépendant de lui-même. (…)
GP Couleau. -
(…) Produire un lieu changeant, «ivre de lui même» qui donne naissance à des images naissantes, par une suite de panneaux simples, translucides, d’éléments qui bougent, scandent l’espace sur les trois dimensions du plateau. Images fantômes, furtives, l’ivresse…(…).
© Agathe Poupeney Raymond Sarti
Dossier projet
2012 Scénographie théâtre.s
“Maître Puntila et son valet Matti”
de Bertolt Brecht
Mise en scène Guy Pierre Couleau
Comédie de l’Est, Centre Dramatique National de Colmar
-
Texte : Bertolt Brecht
Traduction : Michel Cadot
Mise en scène : Guy Pierre Couleau
Assistante à la mise en scène : Carolina Pecheny
Scénographie : Raymond Sarti
Lumières : Laurent Schneegans
Costumes : Sabine Siegwalt assistée d’Annamaria Rizza
Musique : Paul Dessau et Philippe Miller
Maquillage : Kuno Sclegelmilch
Direction de production : Nadja Leriche
Avec :
Pierre Alain Chapuis, Puntila
Luc Antoine Diquero, Matti
Sébastien Desjours, L’attaché, Le malingre
François Kergourlay, L’avocat, Un gros homme
Nolwenn Korbell, Emma la contrebandière
Pauline Ribat, La téléphoniste, Fina la femme de chambre
Rainer Sievert, Le maître d’hôtel, Le vétérinaire, Le Pasteur,
Surkkala, le rouge
Fanny Sintès, La pharmacienne, Laïna la cuisinière
Serge Tranvouez, Le juge
Jessica Vedel, L’ouvrier, La femme du pasteur
Clémentine Verdier, Eva Puntila
Production :
Comédie De L’Est – Centre dramatique national d’Alsace
Coproduction :
Théâtre Firmin Gémier / La Piscine – scènes Vosges / Epinal,
La Coupole à Saint-Louis, le Théâtre des Quartiers d’Ivry.
Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National. -
(…) A la lecture de Maître Puntila et son valet Matti, la première chose qui me parle est la question de la domination d’un homme par un autre homme. Puntila domine son valet Matti ainsi que toutes sortes de personnes qu’il va croiser et rencontrer au cours de son trajet à travers les villages finlandais.
A chaque occasion qui lui sera donnée, Puntila se comportera en maître, c’est-à-dire plus exactement en dominateur sur l’autre, face à lui. Non seulement il imposera une loi, un lien de domination vers son semblable, mais plus encore il cherchera sans vergogne à en tirer profit.
Puntila asservit à sa puissance quiconque se met en travers de son chemin, et ceci par tous les moyens : séduction, intimidation, violence ou apitoiement. Puntila est un despote peu éclairé et même assombri par les vapeurs de l’alcool.Cet homme-là “ne trouve rien ni de trop chaud ni de trop froid pour lui“, ainsi qu’aurait pu le dire Sganarelle en son temps vis-à-vis de Dom Juan.
Il y a en effet une figure inversée du couple Dom Juan-Sganarelle dans ce tandem Puntila-Matti et ce n’est certes pas le hasard qui fera écrire à Brecht une version de la pièce de Molière en 1953 : ce thème du maître et de son valet souffre-douleur, en référence à Diderot et son Jacques le fataliste, aura inspiré Brecht tout au long de sa vie. Cette attitude, ce comportement devenu une seconde nature ne s’invente pas seul : le contact de l’argent et d’une certaine forme de pouvoir matériel, fait de l’individu Puntila un être profondément dévoyé et qui dévoiera tous les rapports autour de lui. Rien de simple ne peut exister entre Puntila et les autres, rien de sain ne doit régir les rapports qu’il entretient ou qu’il crée avec ceux qui l’entourent, rien de clair non plus dans les intentions qui le conduiront à choisir de privilégier l’un ou de disgracier l‘autre. Puntila est complexe, mais il est sans doute la figure métaphorique d’une certaine face du monde selon Brecht.
Et cette métaphore nous dit bien à quel point il est impossible de nous cacher à nous-mêmes ce que nous sommes, dans nos volontés de puissance comme dans nos efforts de raison. Puntila et son valet Matti, autre face de lui-même, sont bien en effet les deux visages d’un même être intemporel et universel : l’homme dans sa duplicité, alternativement porté vers la douceur du partage généreux et altruiste ou bien aliéné d’un égoïsme profond, qui le rend dépendant de sa propre méchanceté. Puntila asservissant Matti à sa sombre volonté de puissance ne réussit en rien à régner sur un autre. Bien au contraire, il s’aliène à sa propre cruauté et ne se rend que dépendant de lui-même. (…)
GP Couleau. -
(…) Produire un lieu changeant, «ivre de lui même» qui donne naissance à des images naissantes, par une suite de panneaux simples, translucides, d’éléments qui bougent, scandent l’espace sur les trois dimensions du plateau. Images fantômes, furtives, l’ivresse…(…).
© Agathe Poupeney Raymond Sarti
Dossier projet
2012 Scénographie théâtre.s
“Maître Puntila et son valet Matti” de Bertolt Brecht
Mise en scène Guy Pierre Couleau
Comédie de l’Est, Centre Dramatique National de Colmar
-
Texte : Bertolt Brecht
Traduction : Michel Cadot
Mise en scène : Guy Pierre Couleau
Assistante à la mise en scène : Carolina Pecheny
Scénographie : Raymond Sarti
Lumières : Laurent Schneegans
Costumes : Sabine Siegwalt assistée d’Annamaria Rizza
Musique : Paul Dessau et Philippe Miller
Maquillage : Kuno Sclegelmilch
Direction de production : Nadja Leriche
Avec :
Pierre Alain Chapuis, Puntila
Luc Antoine Diquero, Matti
Sébastien Desjours, L’attaché, Le malingre
François Kergourlay, L’avocat, Un gros homme
Nolwenn Korbell, Emma la contrebandière
Pauline Ribat, La téléphoniste, Fina la femme de chambre
Rainer Sievert, Le maître d’hôtel, Le vétérinaire, Le Pasteur,
Surkkala, le rouge
Fanny Sintès, La pharmacienne, Laïna la cuisinière
Serge Tranvouez, Le juge
Jessica Vedel, L’ouvrier, La femme du pasteur
Clémentine Verdier, Eva Puntila
Production :
Comédie De L’Est – Centre dramatique national d’Alsace
Coproduction :
Théâtre Firmin Gémier / La Piscine – scènes Vosges / Epinal,
La Coupole à Saint-Louis, le Théâtre des Quartiers d’Ivry.
Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National. -
(…) A la lecture de Maître Puntila et son valet Matti, la première chose qui me parle est la question de la domination d’un homme par un autre homme. Puntila domine son valet Matti ainsi que toutes sortes de personnes qu’il va croiser et rencontrer au cours de son trajet à travers les villages finlandais.
A chaque occasion qui lui sera donnée, Puntila se comportera en maître, c’est-à-dire plus exactement en dominateur sur l’autre, face à lui. Non seulement il imposera une loi, un lien de domination vers son semblable, mais plus encore il cherchera sans vergogne à en tirer profit.
Puntila asservit à sa puissance quiconque se met en travers de son chemin, et ceci par tous les moyens : séduction, intimidation, violence ou apitoiement. Puntila est un despote peu éclairé et même assombri par les vapeurs de l’alcool.Cet homme-là “ne trouve rien ni de trop chaud ni de trop froid pour lui“, ainsi qu’aurait pu le dire Sganarelle en son temps vis-à-vis de Dom Juan.
Il y a en effet une figure inversée du couple Dom Juan-Sganarelle dans ce tandem Puntila-Matti et ce n’est certes pas le hasard qui fera écrire à Brecht une version de la pièce de Molière en 1953 : ce thème du maître et de son valet souffre-douleur, en référence à Diderot et son Jacques le fataliste, aura inspiré Brecht tout au long de sa vie. Cette attitude, ce comportement devenu une seconde nature ne s’invente pas seul : le contact de l’argent et d’une certaine forme de pouvoir matériel, fait de l’individu Puntila un être profondément dévoyé et qui dévoiera tous les rapports autour de lui. Rien de simple ne peut exister entre Puntila et les autres, rien de sain ne doit régir les rapports qu’il entretient ou qu’il crée avec ceux qui l’entourent, rien de clair non plus dans les intentions qui le conduiront à choisir de privilégier l’un ou de disgracier l‘autre. Puntila est complexe, mais il est sans doute la figure métaphorique d’une certaine face du monde selon Brecht.
Et cette métaphore nous dit bien à quel point il est impossible de nous cacher à nous-mêmes ce que nous sommes, dans nos volontés de puissance comme dans nos efforts de raison. Puntila et son valet Matti, autre face de lui-même, sont bien en effet les deux visages d’un même être intemporel et universel : l’homme dans sa duplicité, alternativement porté vers la douceur du partage généreux et altruiste ou bien aliéné d’un égoïsme profond, qui le rend dépendant de sa propre méchanceté. Puntila asservissant Matti à sa sombre volonté de puissance ne réussit en rien à régner sur un autre. Bien au contraire, il s’aliène à sa propre cruauté et ne se rend que dépendant de lui-même. (…)
GP Couleau. -
(…) Produire un lieu changeant, «ivre de lui même» qui donne naissance à des images naissantes, par une suite de panneaux simples, translucides, d’éléments qui bougent, scandent l’espace sur les trois dimensions du plateau. Images fantômes, furtives, l’ivresse…(…).
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© Agathe Poupeney Raymond Sarti