THÉÂTRE.S “Mémoire de fille”
2018 Scénographie théâtre.s
“Mémoire de fille” de Annie Ernaux
Mise en scène Cécile Backès, comédie de Béthune
Centre Dramatique National Hauts de France
-
Mise en scène : Cécile Backès
Version scénique : Cécile Backès, Margaux Eskenazi
Assistanat à la mise en scène : Morgane Lory
Scénographie : Raymond Sarti
Dramaturgie : Guillaume Clayssen
Mouvement : Marie Laure Caradec, Aurélie Mouilhade
Lumière : Christian Dubet
Costumes : Camille Pénager
Stagiaire : costumes Déborah Brian
Accessoires : Cerise Guyon
Vidéo : Quentin Vigier
Musique : Joachim Latarjet
Son : Tom Ménigault
Maquillage, coiffure : Catherine Nicolas
Régie générale : Hugo Hamman
Régie plateau : Valentin Dabbadie
Régie son : Julien Lamorille
Régie vidéo : Virginie Premer
Construction : Walter Gonzales – Atelier Triline, Jean-Claude CzarneckaAvec : Pauline Belle, Jules Churin, Judith Henry, Simon Pineau, Adeline Vesse
Production : Comédie de Béthune – CDN Hauts de France
Coproduction : Théâtre de Namur Centre Culturel régional de Belgique / avec le soutien du Service général de la création artistique Fédération Wallonie Bruxelles (Taxe Shelter) Belgique / avec la participation : du Jeune Théâtre National -
Annie Ernaux interroge la jeune fille qu’elle était en 1958, lors de l’été où elle découvrit le corps et le sexe des hommes.
Cécile Backès en propose une adaptation scénique subtile et fascinante qu’interprètent cinq excellents comédiens.
La force de l’écriture d’Annie Ernaux tient à sa capacité à excéder les limites du récit de soi, ajoutant à la finesse de l’analyse psychologique une remarquable acuité sociologique. « La fille de 58 », dont les aventures sentimentales alimentent Mémoire de fille, ressemble à bien des femmes de sa génération, découvrant la jouissance sexuelle dix ans avant que mai 68 la réclame sans entraves. Annie, alors Duchesne (puisque la littérature ne l’a pas encore faite Ernaux), est soumise aux exigences de sa classe et de son époque. La France gaullienne et les petits commerçants provinciaux peuvent supporter que les filles s’abandonnent aux plaisirs de la littérature et aux joies de l’étude mais considèrent d’un fort mauvais œil qu’elles se jettent dans les bras des garçons. Les corps sont, à l’instar des esprits, corsetés et contraints. Les représentantes du deuxième sexe (dont Beauvoir a décrit l’inféodation au désir masculin dix ans avant) ne sont pas encore parvenues à exiger qu’on les considère comme des sujets autonomes. Les plus délurées peinent à assumer d’être un objet érotique possible. -
(…) C’est un lieu de la mémoire qu’il va falloir concevoir pour amener la scénographie sur le plateau, une sorte de matrice propre à accueillir tour à tour, les souvenirs, les espaces de projections, les mots de Ernaux, l’espace du jeu (…)
une sorte de boite noire dans la cage de scène, ultra noire, comme le noir d’Anish Kapoor, absorbant, loin de celui de Soulages…
Soit un lieu-cosmos accueillant des constellations. C’est une caméra obscura qui se déplacera imperceptiblement qui répondra ainsi à la temporalité du récit… Déplacements de la pensée, des corps… Projections.
Sans doute faudra t-il trouver ce lien propre entre la scène et la salle, afin de créer une intimité pour entendre les mots de Ernaux… sans doutes ?
© Photos Thomas Faverjon/ Raymond Sarti
Dossier projet
2018 Scénographie théâtre.s
“Mémoire de fille” de Annie Ernaux
Mise en scène Cécile Backès
Comédie de Béthune
Centre Dramatique National Hauts de France
-
Mise en scène : Cécile Backès
Version scénique : Cécile Backès, Margaux Eskenazi
Assistanat à la mise en scène : Morgane Lory
Scénographie : Raymond Sarti
Dramaturgie : Guillaume Clayssen
Mouvement : Marie Laure Caradec, Aurélie Mouilhade
Lumière : Christian Dubet
Costumes : Camille Pénager
Stagiaire : costumes Déborah Brian
Accessoires : Cerise Guyon
Vidéo : Quentin Vigier
Musique : Joachim Latarjet
Son : Tom Ménigault
Maquillage, coiffure : Catherine Nicolas
Régie générale : Hugo Hamman
Régie plateau : Valentin Dabbadie
Régie son : Julien Lamorille
Régie vidéo : Virginie Premer
Construction : Walter Gonzales – Atelier Triline, Jean-Claude CzarneckaAvec : Pauline Belle, Jules Churin, Judith Henry, Simon Pineau, Adeline Vesse
Production : Comédie de Béthune – CDN Hauts de France
Coproduction : Théâtre de Namur Centre Culturel régional de Belgique / avec le soutien du Service général de la création artistique Fédération Wallonie Bruxelles (Taxe Shelter) Belgique / avec la participation : du Jeune Théâtre National -
Annie Ernaux interroge la jeune fille qu’elle était en 1958, lors de l’été où elle découvrit le corps et le sexe des hommes.
Cécile Backès en propose une adaptation scénique subtile et fascinante qu’interprètent cinq excellents comédiens.
La force de l’écriture d’Annie Ernaux tient à sa capacité à excéder les limites du récit de soi, ajoutant à la finesse de l’analyse psychologique une remarquable acuité sociologique. « La fille de 58 », dont les aventures sentimentales alimentent Mémoire de fille, ressemble à bien des femmes de sa génération, découvrant la jouissance sexuelle dix ans avant que mai 68 la réclame sans entraves. Annie, alors Duchesne (puisque la littérature ne l’a pas encore faite Ernaux), est soumise aux exigences de sa classe et de son époque. La France gaullienne et les petits commerçants provinciaux peuvent supporter que les filles s’abandonnent aux plaisirs de la littérature et aux joies de l’étude mais considèrent d’un fort mauvais œil qu’elles se jettent dans les bras des garçons. Les corps sont, à l’instar des esprits, corsetés et contraints. Les représentantes du deuxième sexe (dont Beauvoir a décrit l’inféodation au désir masculin dix ans avant) ne sont pas encore parvenues à exiger qu’on les considère comme des sujets autonomes. Les plus délurées peinent à assumer d’être un objet érotique possible. -
(…) C’est un lieu de la mémoire qu’il va falloir concevoir pour amener la scénographie sur le plateau, une sorte de matrice propre à accueillir tour à tour, les souvenirs, les espaces de projections, les mots de Ernaux, l’espace du jeu (…)
une sorte de boite noire dans la cage de scène, ultra noire, comme le noir d’Anish Kapoor, absorbant, loin de celui de Soulages…
Soit un lieu-cosmos accueillant des constellations. C’est une caméra obscura qui se déplacera imperceptiblement qui répondra ainsi à la temporalité du récit… Déplacements de la pensée, des corps… Projections.
Sans doute faudra t-il trouver ce lien propre entre la scène et la salle, afin de créer une intimité pour entendre les mots de Ernaux… sans doutes ?
© Photos Thomas Faverjon/ Raymond Sarti
Dossier projet
2018 Scénographie théâtre.s
“Mémoire de fille” de Annie Ernaux
Mise en scène Cécile Backès, comédie de Béthune, Centre Dramatique National Hauts de France
-
Mise en scène : Cécile Backès
Version scénique : Cécile Backès, Margaux Eskenazi
Assistanat à la mise en scène : Morgane Lory
Scénographie : Raymond Sarti
Dramaturgie : Guillaume Clayssen
Mouvement : Marie Laure Caradec, Aurélie Mouilhade
Lumière : Christian Dubet
Costumes : Camille Pénager
Stagiaire : costumes Déborah Brian
Accessoires : Cerise Guyon
Vidéo : Quentin Vigier
Musique : Joachim Latarjet
Son : Tom Ménigault
Maquillage, coiffure : Catherine Nicolas
Régie générale : Hugo Hamman
Régie plateau : Valentin Dabbadie
Régie son : Julien Lamorille
Régie vidéo : Virginie Premer
Construction : Walter Gonzales – Atelier Triline, Jean-Claude CzarneckaAvec : Pauline Belle, Jules Churin, Judith Henry, Simon Pineau, Adeline Vesse
Production : Comédie de Béthune – CDN Hauts de France
Coproduction : Théâtre de Namur Centre Culturel régional de Belgique / avec le soutien du Service général de la création artistique Fédération Wallonie Bruxelles (Taxe Shelter) Belgique / avec la participation : du Jeune Théâtre National -
Annie Ernaux interroge la jeune fille qu’elle était en 1958, lors de l’été où elle découvrit le corps et le sexe des hommes.
Cécile Backès en propose une adaptation scénique subtile et fascinante qu’interprètent cinq excellents comédiens.
La force de l’écriture d’Annie Ernaux tient à sa capacité à excéder les limites du récit de soi, ajoutant à la finesse de l’analyse psychologique une remarquable acuité sociologique. « La fille de 58 », dont les aventures sentimentales alimentent Mémoire de fille, ressemble à bien des femmes de sa génération, découvrant la jouissance sexuelle dix ans avant que mai 68 la réclame sans entraves. Annie, alors Duchesne (puisque la littérature ne l’a pas encore faite Ernaux), est soumise aux exigences de sa classe et de son époque. La France gaullienne et les petits commerçants provinciaux peuvent supporter que les filles s’abandonnent aux plaisirs de la littérature et aux joies de l’étude mais considèrent d’un fort mauvais œil qu’elles se jettent dans les bras des garçons. Les corps sont, à l’instar des esprits, corsetés et contraints. Les représentantes du deuxième sexe (dont Beauvoir a décrit l’inféodation au désir masculin dix ans avant) ne sont pas encore parvenues à exiger qu’on les considère comme des sujets autonomes. Les plus délurées peinent à assumer d’être un objet érotique possible. -
(…) C’est un lieu de la mémoire qu’il va falloir concevoir pour amener la scénographie sur le plateau, une sorte de matrice propre à accueillir tour à tour, les souvenirs, les espaces de projections, les mots de Ernaux, l’espace du jeu (…)
une sorte de boite noire dans la cage de scène, ultra noire, comme le noir d’Anish Kapoor, absorbant, loin de celui de Soulages…
Soit un lieu-cosmos accueillant des constellations. C’est une caméra obscura qui se déplacera imperceptiblement qui répondra ainsi à la temporalité du récit… Déplacements de la pensée, des corps… Projections.
Sans doute faudra t-il trouver ce lien propre entre la scène et la salle, afin de créer une intimité pour entendre les mots de Ernaux… sans doutes ?
Dossier projet jklmljmjPresse.s
© Photos Thomas Faverjon/ Raymond Sarti